La seule liberté des déportés est la résistance. Ils résistent par divers moyens comme le sabotage, la propagande (distribution de tracts), les actes terroristes (attentats), presse clandestine, mais surtout par la volonté de survie. Ces actions sont le motif d'arrestation d'un grand nombre de personnes déterminés à la lutte contre le nazisme. Certains trouvent la mort, d'autre continuent à résister à l'intérieur des camps en procédant pour la plupart à du sabotage. Leur buts sont simples : protéger les plus faibles et saboter le travail effectué au profit du Reich allemand. « Survivre, notre ultime sabotage ! »
1. Survivre: premier acte de résistance
Le premier combat d'un prisonnier est de s'empêcher de mourir malgré le froid, la faim, la fatigue et le travail insupportable. Il faut être solide psychologiquement, car la découverte du camp provoque un traumatisme terrible. Selon certains déportés, il faut 6 mois pour s'adapter à ce nouvel univers. Pour les détenus, il est donc important de vouloir survivre pour raconter, pour témoigner; et pour cela, ils doivent continuer à vivre de manière civilisée. Sauvegarder en soi-même ce qui constitue l'humanité, les acquis de la civilisation face à la bestialité, à la sauvagerie auxquelles les SS voulaient réduire les détenus à la barbarie de leurs propres pratiques, relève de la résistance. Reproduire les gestes du quotidien comme se laver, et conserver normes et valeurs comme le respect d'autrui, leur permettaient de rester digne et de préserver leur identité. D'après Primo Levi: «Nous sommes des esclaves, certes, privés de tout droit, en butte à toutes les humiliations, voués à une mort presque certaine, mais il nous reste encore une ressource et nous devons la défendre avec acharnement parce que c’est la dernière : refuser notre consentement. » Enfin, un de leur devoir fondamental est de se tenir droit et de ne pas trainer les sabots « pour rester vivants, pour ne pas commencer à mourir.»
2.Survivre: par la solidarité
La Résistance dans les camps s’illustre tout d’abord par une forte solidarité entre les détenus. Des réseaux complexes et multinationaux s’organisent: cacher des détenus qui doivent être exécutés, partager les rations que l’on a réussi à voler aux SS avec les plus faibles, écouter clandestinement la radio, faire circuler des journaux clandestins, et faire évader des prisonniers comme le soulèvement du 2 Août 1943 à Treblinka, celui à Sobibor le 14 Octobre 1943, et celui du 7 Octobre 1944 à Birkenau. Ces actions collectives sont souvent prises à l'initiative de détenus organisés en groupes clandestins. La règle fondamentale est la confiance accordée à chacun. Considérer l'autre comme un frère, lui tendre la main, lui prodiguer des conseils pouvant augmenter les chances de survie, les paroles de réconforts, lui donner un peu de sa portion de soupe ou de pain, dérober de la nourriture à l'administration SS, étaient des gestes de solidarité mais surtout des actes de résistance. La solidarité était parfois la seule forme de résistance susceptible d'être exercée. De plus, le sentiment de fraternité entre les détenus a joué un rôle encore plus important que le concept de solidarité. «Cette fraternité nous a permis de nous regarder toujours dans les yeux pour vérifier que notre amitié était plus forte que la volonté d’avilissement du SS. Le sentiment humain qui nous soudait transcendait le ravage mental de la violence concentrationnaire nazie.» Extrait de Gavard, Jean, Une jeunesse confisquée. Ainsi, certains résistants ont ignoré jusqu'à leur libération que leur activités, qu'ils considéraient comme de simples actes de solidarité entre camarades, s'intégraient dans un projet plus important.
Journaux diffusés par la résistance |
3. Saboter pour mieux résister
Par ailleurs, la résistance est beaucoup plus compliquée à mettre en œuvre dans le cadre du travail. En effet, il y a toujours le risque de se faire prendre par les Kapos et d'être immédiatement punis de mort s'ils sont découverts. Malgré ce danger, les détenus n'hésitent pas à freiner le rythme du travail: la passivité est le premier acte de résistance. Les détenus occupant un poste spécialiser peuvent effectuer des sabotages plus important comme humidifier la poudre des munitions, desserrer des vis, écrous, boulons, mettre en panne des machines, inverser des armes en bons état qui reviennent du stand d’essai par des armes trafiquées… De nombreuses machines s'arrêtent subitement de manière inexplicable et des pièces d'armements sont livrés avec des "malfaçons". Cette résistance a aussi lieu dans l'administration, en effet, les déportés occupés du travail administratif pouvait intervenir dans les adresses de commandes mais aussi dans les quantités. L'efficacité de la résistance dans le travail est très difficile a évaluer à cause de la discrétion des détenus mais aussi du fait que les Nazis camouflaient les preuves de leur inefficacité. Toutefois, les Alliés ont estimé qu'un tiers des 9300 fusées V2 fabriquées à Dora avaient atteint leur but, les autres avaient été saboté. La réprimande était très sévère mais compte-tenu de la sévérité quotidienne, les punitions étaient moindre et inefficace. Les coups de bâtons furent donc remplacés par la pendaison. Les actes de sabotages permettaient de survivre et de reprendre quelques forces car la production devait être arrêté durant quelques heures. Cela leur redonnait le moral et ils pouvaient donc participer à l'effort de guerre Allié. La résistance était donc vitale.
4. Des échanges organisés
Dans les camps de prisonniers de guerre, en Allemagne, pendant la Seconde Guerre mondiale, les prisonniers reçoivent de leurs familles et de la Croix-Rouge des colis contenant des vêtements, de la nourriture et des cigarettes. Les prisonniers s'organisent pour effectuer des échange et créer un marché. Au départ, les échange sont bilatéraux, c'est à dire par exemple un prisonnier échange du savon contre du chocolat. mais rapidement, une monnaie commune s'impose: les cigarettes. Elle permet d'exprimer le prix de tous les biens échangés en nombre de cigarettes. Les prisonniers qui souhaitent vendre et acheter circulent dans le camp en criant par exemple: "Fromage pour sept !" (cigarettes). Ce système est ensuite remplacé par une bourse d'échanges dans chaque baraquement. C'est à dire que chacun publiait son annonce sur un tableau et quand l'annonce était conclue, l'annonce était effacée. Avec le développement des échanges, les différences de prix d'un baraquement à un autre disparaissent donc le marché devient concurrentiel et efficace. De plus, dans certains camps, un magasin est créé pour centraliser les achats et les ventes.
|
4. Des échanges organisés
Dans les camps de prisonniers de guerre, en Allemagne, pendant la Seconde Guerre mondiale, les prisonniers reçoivent de leurs familles et de la Croix-Rouge des colis contenant des vêtements, de la nourriture et des cigarettes. Les prisonniers s'organisent pour effectuer des échange et créer un marché. Au départ, les échange sont bilatéraux, c'est à dire par exemple un prisonnier échange du savon contre du chocolat. mais rapidement, une monnaie commune s'impose: les cigarettes. Elle permet d'exprimer le prix de tous les biens échangés en nombre de cigarettes. Les prisonniers qui souhaitent vendre et acheter circulent dans le camp en criant par exemple: "Fromage pour sept !" (cigarettes). Ce système est ensuite remplacé par une bourse d'échanges dans chaque baraquement. C'est à dire que chacun publiait son annonce sur un tableau et quand l'annonce était conclue, l'annonce était effacée. Avec le développement des échanges, les différences de prix d'un baraquement à un autre disparaissent donc le marché devient concurrentiel et efficace. De plus, dans certains camps, un magasin est créé pour centraliser les achats et les ventes.
Résister, c'était donc s'opposer aux desseins SS et participer dans la mesure du possible à la défaite de l'Allemagne et de ses Alliés. Ces hommes et ces femmes s'étaient engagés avant leur déportation, à lutter contre le Nazisme et à défendre leur patrie. Bien que la résistance semblait inconcevable, ils se sont lancés dans cette courageuse entreprise, et beaucoup d'entre eux en ont payé leur vie. Malgré la répression des camps, ces héros se sont battus pour défendre leur pays et pour sauver leur liberté et celle de tous les autres détenus.