8 avril 2012

I- Un système concentrationnaire destiné a briser toutes libertés

Les camps nazis de concentration sont l'une des premières institutions mises en place par le régime. Après l'arrivée d'Hitler à la chancellerie, le 30 Janvier 1933, commence "la mise au pas". La terreur développée auparavant par des groupes paramilitaires nazis (SA et SS) devient légal et est associée à la police. Pour le régime nazi, la déportation n'avait pas pour unique but de transporter des populations d'un pays dans un autre. C'était surtout un moyen d'avoir continuellement "sous la main", enfermés dans des camps, toute une population (hommes, femmes, et même enfants) sous surveillance afin de les faire travailler et parfois même de les exterminer.

Carte des camps de concentration et d’extermination et des centres "d'euthanasie'

1- A l'origine du système concentrationnaire
Dès l'arrivée au pouvoir d'Hitler, en 1933, naissent, en Allemagne, en même temps que le régime nazi, les camps de concentration. Ils représentent une institution essentielle. Parmi les millions d'êtres humains déportés, figure principalement des Allemands, opposants politique. En 1934, Hitler et Gœring créer Dachau dont le but est d'éliminer les éléments hostiles au nouveau régime. Juifs, catholiques et protestants, Allemands communistes, sociaux-démocrates inaugurent le régime concentrationnaire.
C'est en 1939, date de l'occupation Allemande de la Pologne que le système des camps s'étend à toute l'Europe, les camps de concentration se multiplient et se forgent une réputation sinistre à l'échelle mondiale: Auschwitz, Lublin, Maidanek, Riga, Stutthof, Natzwiller, Bergen-Belsen. Y sont enfermés des ressortissants de vingt nations, hommes, femmes et enfants. Les conditions de survie se dégradent: les déportés sont de la main d'œuvre d'esclaves qu'il ne s'agit pas de maintenir en vie. La Seconde Guerre mondiale est ainsi déclenchée.

2- But de la concentration
Le principal but du système concentrationnaire est destiné à "rééduquer" les opposants au nouveau régime. Isoler, diffamer, humilier, briser et anéantir tels sont les moyens employés par le régime de terreur.
La déshumanisation faisait aussi partie des objectifs des camps concentrationnaires. En effet, dès le début et jusqu'à la fin de l'existence des camps de concentration, tout est prévu et tout est fait pour anéantir la personnalité des prisonniers, et les mouvements de résistances, afin d'écraser toute opposition politique et syndicale, pour purger la population des personnes considérées comme inutiles ou nuisibles, pour exploiter beaucoup de travailleurs forcés, pour briser leurs volontés, pour les abaisser et en un mot pour les déshumaniser.

MAUTHAUSEN à la libération du camp

Les personnes incarcérées dans les camps le sont souvent pour des raisons politiques, raciaux, religieux d'une façon plus générale en raison d'une discrimination ou d'un soupçon à leur encontre. Tous sont séparés de leurs proches, gardés dans des conditions très précaires et difficiles, souffrant de malnutrition aiguë, forcés à travailler et maltraités par les gardiens. La mortalité est variable selon le statut des camps (extrêmement forte dans les camps d'extermination, sensiblement moindre dans les camps de travail.)

3- Vie et mort dans les camps de concentration
Les déportés étaient entassés à 100 ou 120 dans des wagons à bestiaux du modèle "hommes 40". Les trains étaient étroitement gardés afin d'empêcher tout risque d'évasion et commence alors un rude voyage qui durera plusieurs jours : sans manger, sans boire... Les conditions sont extrêmement difficiles pour les déportés, ils voyagent à travers l’Europe debout ou couché dans les ordures et peuvent rester au soleil pendant des heures. Arrivé a destination, beaucoup d'entre eux sont déjà mort et déstabilisé.
Un camp comprend un ensemble de baraques aussi appelé "blocks". Leur taille varie et peuvent contenir jusqu’à 40 000 détenus. Des rassemblements, des punitions, et des exécutions publiques ont lieux sur la place d'appel du camp. Les SS mettent en place des réseaux de barbelés électrifié qui forme ainsi une barrière infranchissable. De plus afin de surveiller le mieux possible les prisonniers, de les empêcher de s'enfuir, et de renforcer la sécurité du camp, des soldats surveillent depuis des miradors. Ils comprennent plusieurs bâtiments, comme par exemple, la prison, ou encore la chambre à gaz ou le four crématoire.
A l'arrivée des nombreux déportés ils sont tous enregistrés, immatriculés et parfois tatoué comme a Auschwitz , douché, rasé, habillé avec un vêtement au rayures bleues (voir annexe), et envoyés au block de quarantaine pour les initier à la vie du camp. L'univers concentrationnaire, avec des classes d'individus de toutes races, de toutes nationalités, de toutes catégories sociales, tous les groupes de détenus sont obligés de porter des signes extérieurs de reconnaissance cousus à leur vêtements, à savoir un numéro et un triangle de couleur (sur le côté gauche de la poitrine et sur le jambe droite) Par exemple le triangle de couleur rouge est destiné aux opposants politiques, pour les récidivistes une raie rouge passe sur l'angle supérieur du triangle, il y a aussi la couleur verte pour les criminels, ainsi que le rose pour les homosexuels etc. Il y a aussi une lettre indiquant leur nationalité.
Dans les camps de concentration, le temps était utilisé pour tuer. Les journées commencent très tôt, les déportés sont brutalement réveillés, leurs sommeils sont souvent courts et impossible car ils dorment à deux ou trois dans des châlits étroits. Pour commencer leur journée, le réveil à lieu à 4 heures du matin en été, et 6 heures en hiver.
Aussitôt levés, les déportés passent aux lavabos ; torse nu ils doivent se laver à l'eau glacée. Ils s'habillent et reçoivent un demi-litre de tisane ou d'un semblant de café, puis se rendent, en rang par cinq, sur les plates-formes où se fait le premier appel de la journée.
Les SS comptent les déportés de chaque baraque et les morts de la nuit qu'ils doivent sortir avec eux pour le premier appel. Les appels se prolongent parfois pendant des heures ; les déportés debout, par rang de taille, immobiles, en hiver dans la neige, en été sous la pluie et les orages ou le soleil brûlant. L'appel terminé, les déportés doivent se rendre aux plates-formes 1 et 2 pour la formation des commandos de travail, puis ils sont emmenés vers les différents lieux de travail forcé à 6h30. Par exemple, dans le camp d’Auschwitz-monolithe, situé en Pologne, des dizaines de milliers de prisonniers juifs sont employés au travail forcé dans l'usine de caoutchouc synthétique de Buna, propriété du conglomérat de la chimie I.G. Farben. Ils ont une pause de 12h30 à 13h avant de reprendre le travail jusqu'à 19 heures où se déroulera aussi le contrôle des Kommandos.
Par temps de brouillard, propice à d'éventuelles évasions, les commandos de travail ne sortent pas. On sert rapidement une maigre ration de soupe aux déportés, et c'est à nouveau le rassemblement.
À 19h30 - 20h30 a lieu l'appel général quand tout se passait bien, dans les mêmes conditions que celui du matin, aux conditions encore plus désagréables. La distribution du repas du soir se fait dans les block-dortoirs vers 21 heures. La ration du déporté consiste en un demi-litre de café ou de tisane, avec environ 200 grammes de pain et quelques grammes de graisse synthétique. Seulement à 22 heures, ils ont la possibilité de s'endormir.

Le dortoir. Dessin réalisé au camp


Le travail dans les camps de concentration est dur, il est rendu encore plus dur par les conditions dans lequel il est effectué En effet, les journées sont interminables, quelque soit les conditions atmosphériques, les coups des kapos, la nourriture insuffisante. Très rapidement, les déportés deviennent de véritables squelettes. Il y a divers types de travail : le travail d'entretien des camps, le jardinage, le terrassement de carrière, de route, ou encore le travail en usine d'armements divers, de produits chimiques etc. Les conditions de travail fournissent d'appréciables revenus aux SS. Les femmes sont astreintes aux mêmes travaux que les hommes.

Photographie trouvée dans les archives SS


Chaque déporté mange en moyenne 500 grammes de pain par jour, 25 grammes de margarine, 1 litre de soupe, 40 grammes de saucisson ou 50 grammes de confiture ou de fromage blanc. Ces rations alimentaires diminuent avec l'évolution de la guerre et en résulte les formes de maladies de carence : amaigrissement jusqu'au squelette ou monstrueux œdèmes et toutes psychoses de la faim.
La faim, le froid, les coups, la terreur donnent aux maladies un caractère mortel. Les maladies concentrationnaires les plus caractéristiques sont la dysenterie et les maladies pulmonaires. De plus, le manque et l’absence de médicaments et de pansements expliquent la mortalité extrême dans les camps.







Déporté martyrisé et massacré par les SS